Stop, encore ou plus fort ? Les grévistes des sites pétroliers de TotalEnergies vont devoir décider ce mercredi de la poursuite ou de l’élargissement de leur mouvement. De nombreux élus de la CGT doivent participer ce matin en vidéoconférence à une réunion nationale où chaque section doit se prononcer et une décision être prise concernant un appel à une grève générale, selon Olivier Mateu, secrétaire départemental CGT des Bouches du Rhône.
Mardi soir, à l’issue d’une journée de grèves et de manifestations dans tout le pays, la CGT a proposé la «reconduction du mouvement» des raffineries initié le 27 septembre jusqu’à ce mercredi en mi-journée, moment où doivent se tenir de nouvelles assemblées générales.
Comme prévu, les grévistes ont voté ce mercredi matin la reconduction à la raffinerie de Gonfreville en Normandie, selon le secrétaire général CGT Total Normandie Alexis Antonioli. La reconduction matinale concernait également les raffineries et dépôts de TotalEnergies de La Mède, Feyzin (le dépôt, la raffinerie étant à l’arrêt pour raison technique) et Flandres (dépôt), a confirmé Eric Sellini, coordinateur national de la CGT des raffineries.
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Selon Olivier Mateu, secrétaire départemental CGT des Bouches du Rhône, «rien n’est décidé» pour la suite. «Ce sont les salariés qui décideront», relève aussi Eric Sellini. «Au-delà des raffineurs et des 14 000 salariés de TotalEnergies, nous portons aussi la voix de ceux qui souffrent du fait que les salaires ne suivent pas l’inflation et qui voient l’hiver arriver avec des promesses de hausse sur les prix de l’énergie ou de l’alimentation», a fait valoir le coordinateur national de la CGT des raffineries.
«C’est au niveau national que cette question (des salaires, nrdlr) doit être traitée, car on est dans une situation tout à fait particulière», a-t-il ajouté, alors que beaucoup demandent une indexation des hausses de salaires sur l’inflation.
Accord de branche
Au total, 107 000 personnes ont d’ailleurs manifesté mardi en France pour demander de meilleurs salaires selon le ministère de l’Intérieur, «près de 300 000» selon la CGT. Lors de la précédente journée du même type, la CGT avait dénombré moins de participants (250 000), mais l’Intérieur davantage (118 500).
Dans le reste du secteur de l’énergie, la CGT a signé un accord de branche avec FO et la CFDT portant sur des augmentations dans les industries gazières et électriques (IEG) ce mardi. Ce qui constitue une première étape pour l’ouverture de négociations salariales en bonne et due forme dans les 157 entreprises concernées dont EDF et Engie.
Billet
Chez TotalEnergies, qui relève du secteur de la chimie au sein des organisations professionnelles, la CGT n’a pas signé l’accord salarial conclu vendredi entre la direction et les deux syndicats majoritaires, la CFE-CGC et la CFDT.
L’accord prévoit une hausse générale de 5 % des salaires, assortie de hausses individuelles et d’une prime exceptionnelle comprise entre 3 000 et 6 000 euros. La CGT réclamait 10 % pour compenser l’inflation et profiter des revenus exceptionnels engrangés par le groupe en 2021.
Mise à jour : à 8 h 32, avec la reconduction de la grève votée ce mercredi matin sur plusieurs sites.