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Analyse

Référendum européen de 2005 : comment le débat s’est attaché au travailleur détaché

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Symbole d’une UE prête à céder aux sirènes du dumping social, le plombier polonais a fracturé l’opinion il y a vingt ans. Retour sur l’héritage social de ce «héros malheureux».
Dans les rues de Paris et Lyon avant le référendum sur la Constitution européenne du 29 mai 2005. (Eric Feferberg-Jean Philippe Ksiazek/AFP)
publié le 27 mai 2025 à 20h50

Sa salopette à moitié dégrafée, ses biceps s’échappant de son tee-shirt blanc moulant, le blond musclé nous jette un regard bleu aguicheur en exhibant une clé à molette de compétition. Le 28 juin 2005, Piotr Adamski, un mannequin polonais de 23 ans, fait l’intéressant sur l’esplanade du Trocadéro, la tour Eiffel indifférente en arrière-plan, pour donner (son) corps à un ectoplasme qui a agité, plusieurs semaines durant, le débat public français : le «plombier polonais».

Un mois avant cette séance photo, les Français ont voté «non» à 54,7% au traité constitutionnel européen (TCE) qui leur était soumis par référendum. Rejet sans ambiguïté d’un projet pourtant défendu par les deux principaux partis, l’UMP (futur LR, alors aux affaires à l’Elysée et au gouvernement) et le P