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Analyse

Réforme de l’assurance chômage : prévue pour lutter contre la précarité, elle contribue à l’aggraver

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A rebours de ses objectifs et de l’idée, répandue par la droite, que les chômeurs abuseraient du système, la réforme de 2021 a renforcé leur précarité, selon un rapport de son comité d’évaluation publié ce jeudi 3 avril.
L'assurance chômage n'a pas permis d'allonger la durée des emplois repris, renforçant la précarité des concernés, contrairement à l'un de ses objectifs. (Jean-Francois Fort/Hans Lucas.AFP)
publié le 3 avril 2025 à 16h30

On avait déjà une idée assez précise des effets quantitatifs de la réforme de l’assurance chômage menée par le gouvernement entre 2019 et 2021. Fin mars, une étude de l’Unédic, l’organisme paritaire qui gère l’assurance chômage, a ainsi mis en lumière que le durcissement des conditions d’ouverture de droits (faisant passer de quatre à six mois la durée de travail nécessaire) a entraîné une baisse du nombre de personnes indemnisées, de l’ordre de 190 000 d’entre elles par an. La révision à la baisse du calcul de l’allocation a, quant à elle, frappé avant tout les travailleurs les plus jeunes et les plus précaires (avec une baisse de 18 % de l’allocation moyenne), et si elle a accéléré leur reprise d’emploi (réduisant la durée moyenne du chômage de 12 %), il s’agit avant tout d’emplois non durables (des CDD de moins de six mois). En contradiction avec l’argument affiché à l’époque, l’exécutif assurant que la mesure permettrait de lutter contre la précarité.

Cela, le comité scientifique chargé d’évaluer les effets de la réforme le confirme intégralement dans son rapport publié ce jeudi 3 avril