On avait déjà une idée assez précise des effets quantitatifs de la réforme de l’assurance chômage menée par le gouvernement entre 2019 et 2021. Fin mars, une étude de l’Unédic, l’organisme paritaire qui gère l’assurance chômage, a ainsi mis en lumière que le durcissement des conditions d’ouverture de droits (faisant passer de quatre à six mois la durée de travail nécessaire) a entraîné une baisse du nombre de personnes indemnisées, de l’ordre de 190 000 d’entre elles par an. La révision à la baisse du calcul de l’allocation a, quant à elle, frappé avant tout les travailleurs les plus jeunes et les plus précaires (avec une baisse de 18 % de l’allocation moyenne), et si elle a accéléré leur reprise d’emploi (réduisant la durée moyenne du chômage de 12 %), il s’agit avant tout d’emplois non durables (des CDD de moins de six mois). En contradiction avec l’argument affiché à l’époque, l’exécutif assurant que la mesure permettrait de lutter contre la précarité.
Cela, le comité scientifique chargé d’évaluer les effets de la réforme le confirme intégralement dans son rapport publié ce jeudi 3 avril