A Rennes, l’intersyndicale a vite dégainé après le 49.3, appelant à manifester dès vendredi matin. «On s’est dit qu’il fallait réagir immédiatement, pour que la colère puisse s’exprimer», resitue Fabrice Lerestif, secrétaire général de Force ouvrière en Ille-et-Vilaine. Alors que «le doute commençait à assaillir» les opposants à la réforme, le 49.3 a «agi comme un détonateur», observe-t-il. Plus de 5 000 manifestants selon les syndicats, 2 600 selon la préfecture, ont défilé dans une ambiance déterminée mais plutôt bon enfant, loin de la nuit bien plus agitée de la veille.

Jeudi soir, plusieurs centaines de personnes, dont beaucoup de jeunes, ont investi le centre-ville et ont laissé éclater leur rage pendant quatre heures. De nombreuses vitrines et des abris de bus ont été brisés, des commerces saccagés, de multiples feux de poubelle allumés, des mortiers d’artifice tirés, des ordures éparpillées dans les rues… La mairie a également été dégradée. Des «violences sidérantes», a dénoncé la maire socialiste Nathalie Appéré.

«C’était très sportif. Aujourd’hui, le but c’est de faire une manif cool», expose Gautier Langlois, militant de l’Union pirate, le principal syndicat étudiant rennais. Qui renvoie la responsabilité de la situation au gouvernement : «[Jeudi], i