Durant toute la campagne présidentielle et encore après, alors que se déroulait la concertation avec les organisations syndicales et patronales, ils auront été choyés par les discours de l’exécutif. Les salariés «ayant commencé tôt» ou «exposés à de l’usure professionnelle» seraient les grands exemptés du report de l’âge légal de départ à 65 ou 64 ans – option finalement retenue –, répétaient le chef de l’Etat et les porte-voix de sa majorité. «On gardera un dispositif pour les carrières longues», assurait par exemple Emmanuel Macron sur TF1 en avril, à dix jours de sa réélection. «On prendra même en compte, et c’est nouveau, la pénibilité sur le plan individuel», ajoutait le président en campagne. De quoi laisser croire à de nombreux Français qu’ils seraient épargnés, au moins partiellement, par le «travailler plus». Mais à la fin, que reste-t-il dans le projet dévoilé par Elisabeth Borne mardi 10 janvier ?
Privilège à nuancer
Dans sa communication, le gouvernement met en valeur un pourcentage : «40 % des assurés bénéficient d’une anticipation de leur départ à la retraite et continueront de partir plus tôt.» Un privilège apparent qui doit être sérieusement nuancé, notamment dans le cas des carrières longues (150 000 départs en 2021, soit 20 % du total, m