«Je demande […] de faire un procès à la banque pour maltraitance et RPS [risques psychosociaux, ndlr]. PARDONNEZ-MOI.» Ainsi s’achève la note manuscrite laissée par l’un des deux salariés de la Banque de France qui se sont suicidés dans le courant du mois de juin. Deux actes que la CGT de cette respectable institution plus que bicentenaire interprète comme les signes d’un «risque France Télécom», en référence à la vague de suicides qui avait frappé l’opérateur téléphonique lors de sa brutale transformation durant les années 2000. La direction, qui ne souhaite pas s’exprimer publiquement dans l’immédiat, attend les conclusions d’une enquête paritaire ouverte dans le cas du salarié ayant laissé une lettre. Mais elle reconnaît, dans une communication interne diffusée début septembre, qu’«il apparaît nécessaire de poursuivre [les] efforts sur l’adéquation de la charge de travail avec l’organisation de certaines unités». A la demande des élus du personnel, une expertise sur les conditions de travail devrait être confiée ce mercredi, lors d’un comité social et économique (CSE) central exceptionnel, à un cabinet extérieur.
On sait encore peu de choses de ces deux suicides, qui ont été commis hors du lieu de travail, à quelques jours et plusieurs centaines de kilomètres d’intervalle. Les deux hommes travaillaient dans la même filière, le fiduciaire, qui gère les caisses chargées de stocker, trier et délivrer pièces et billets. La première victime, dont la