Sophie Binet dénonce un «contexte de répression antisyndicale inédit depuis l’après-guerre». Dans une lettre envoyée mardi 5 décembre à Elisabeth Borne et consultée par Libération, la secrétaire générale de la CGT s’inquiète et s’insurge contre une «réelle volonté politique de porter atteinte à l’action» des syndicats de travailleurs, au premier rang desquels la centrale qu’elle dirige. Dans son courrier, la numéro 1 de la CGT indique que plus de 1 000 militants de son organisation sont aujourd’hui poursuivis devant les tribunaux pour des faits relevant d’actions syndicales, notamment pendant la mobilisation du premier semestre 2023 contre la réforme des retraites. Réclamant une «loi d’amnistie», Sophie Binet dénonce une «judiciarisation des conflits sociaux» et «une grave dérive qui fait peser sur des individus la responsabilité d’actions qui ont été décidées collectivement».
Dans ce contexte, deux dirigeants de la CGT du Val-d’Oise, Myriam Lebkiri (par ailleurs membre du bureau confédéral de la CGT, la direction nationale) et Marc Roudet, sont convoqués vendredi matin en audition libre à la gendarmerie de Pontoise, devant laquelle un rassemblement de soutien est organisé. «On me reproche deux choses : détérioration légère et menaces envers un élu, liste Myriam Lebkiri. Mais je ne sais pas à quelle occasion précise, ni de quels faits exacts il s’agit. Par contre, ce que je sais, c’est que c’est dans le cadre de reven