Menu
Libération
Conflit social

«Répression syndicale» ou «harcèlement» ? En Moselle, l’étrange mise à pied d’un cégétiste

Article réservé aux abonnés
Figure syndicale du Grand Est, Christian Porta a été évincé de la boulangerie industrielle où il travaille pour «harcèlement moral contre la direction». Un rassemblement de soutien est organisé par la CGT à Paris, ce vendredi 1er mars.
Christian Porta devant l'usine Neuhauser à Folschviller, mardi 27 février. (Pascal Bastien)
publié le 29 février 2024 à 17h05

Quand Christian Porta prend son poste l’après-midi du 7 février, il sent tout de suite que quelque chose cloche. Dès son arrivée, l’homme de 32 ans est convoqué par les ressources humaines qui l’informent de sa mise à pied en vue de son licenciement. On lui interdit aussi de pénétrer dans l’ensemble des onze sites du groupe Neuhauser – un boulanger industriel – où il travaille depuis une dizaine d’années. Le motif invoqué ? «Harcèlement moral contre la direction», lui dit le DRH, avant d’annoncer qu’une enquête interne va être lancée à son encontre pour caractériser les faits.

Le hic, c’est que Christian Porta n’est pas n’importe quel salarié. Il est représentant CGT dans l’usine de Folschviller (Moselle) et même délégué central de l’entreprise qui emploie 1 600 personnes. Le trentenaire – par ailleurs affilié au petit parti trotskiste Révolution permanente – est à ce titre l’une des figures revendicatives les plus en vue de l’est de la France. En témoignent les nombreux soutiens politiques de gauche qu’il a reçus depuis sa mise à l’écart. Ainsi que l’organisation par la CGT ce vendredi 1er mars d’un rassemblement devant le siège parisien d’InVivo (propriétaire de Neuhauser) contre «la répression syndicale».