Une négociation sous pression, et les droits de treize millions de retraités derrière. Patronat et syndicats espèrent clore ce mercredi trois semaines de discussions sur les règles de fonctionnement de l’Agirc-Arrco, qui gère les retraites complémentaires du privé, pour les années 2024-2026. A quelle hauteur revaloriser les pensions, en cette période d’inflation ? Faut-il revenir sur le «malus» appliqué depuis 2019, qui impose une décote temporaire de 10 % sur la pension de ceux qui partent dès l’âge légal ? Ces débats sont déjà ardus, mais plane sur eux une menace confirmée publiquement par le ministre du Travail : que l’Etat, en quête de financements, vienne se servir dans les «caisses» de l’Agirc-Arrco.
«Chantage scandaleux»
L’enjeu est le suivant : selon les estimations du gouvernement, la réforme des retraites adoptée cette année devrait progressivement faire gonfler les recettes de l’Agirc-Arrco, qui est géré de manière paritaire par les organisations de salariés et d’employeurs, de 1 à 3 milliards d’euros par an d’ici 2030. Partant de quoi le ministre du Travail, Olivier Dussopt, estime tout à fait cohérent que ces sommes participent au «retour à l’équilibre général du régime des retraites». Ou contribuent à financer des mesures comme la revalorisation du minimum contributif pour a