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C'est toujours non

Retraites : d’accord pour discuter, les syndicats demandent à Michel Barnier de suspendre la réforme et de revenir sur les 64 ans

Dans un communiqué commun diffusé ce lundi 7 octobre, huit syndicats de salariés saluent la nouvelle méthode de dialogue prônée par le Premier ministre et lui réclament une suspension immédiate de la réforme adoptée par 49.3 en mars 2023.
Michel Barnier, devant l'Assemblée nationale, le 1er octobre. (Albert Facelly/Libération)
publié le 7 octobre 2024 à 15h50
(mis à jour le 7 octobre 2024 à 18h01)

Revoilà les Avengers de la réforme des retraites. Comme à la grande époque de la bataille sociale du printemps 2023 contre le projet de report de l’âge légal à 64 ans, huit syndicats de salariés ont signé, ce lundi 7 octobre, un communiqué commun pour réclamer à Michel Barnier de «suspendre immédiatement la réforme», adoptée par 49.3 il y a dix-huit mois, afin de «permettre son abrogation». CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU saluent en tout cas la volonté du Premier ministre d’ouvrir un chantier pour «améliorer la réforme des retraites», comme l’intéressé l’avait proposé le 22 septembre, «après dix-huit mois de déni et de passage en force présidentiel» sur la question.

Répondant aussi favorablement au souhait de Michel Barnier de redonner la main «au Parlement et aux acteurs sociaux», les centrales se disent prêtes «à participer à tous les rendez-vous de concertation et de négociation sur toutes les questions de retraite». A savoir : les mesures d’âge «qui doivent être abrogées», l’égalité entre les femmes et les hommes, la pénibilité, l’emploi des séniors et les carrières longues. Autant de «problèmes qui se posaient avant [le passage à] 64 ans [et qui] se sont encore accrus par la réforme», écrivent les syndicats.

Le 1er octobre, lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, Michel Barnier s’était dit ouvert à des «aménagements raisonnables et justes», en concertation avec «les partenaires sociaux», tout en jugeant «impératif de préserver l’équilibre durable de notre système de retraites».

S’il est peu probable que le nouveau Premier ministre, qui prônait jusqu’à récemment un âge légal de départ à 65 ans, donne une suite favorable à la requête des syndicats, le Parlement est, lui, plus susceptible de pouvoir intervenir. Avec les voix cumulées des 193 députés du Nouveau Front populaire (NFP) et des 125 du Rassemblement national (RN), la majorité de l’Assemblée nationale est a priori partisane d’un retour aux 62 ans et pourrait théoriquement adopter une loi d’abrogation.