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Ambiance électrique

Retraites : la grève des agents EDF fait fortement chuter la production d’électricité

Les baisses atteignent ce jeudi matin l’équivalent de deux fois la consommation de Paris, selon la CGT et le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension RTE.
Manifestation des salariés de la raffinerie de TotalEnergies à La Mède, en octobre 2022. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 19 janvier 2023 à 9h01
(mis à jour le 19 janvier 2023 à 11h00)

«C’est le début de la lutte jusqu’au retrait !» Sur les réseaux sociaux, la fédération CGT-Mines Energie se félicite ce jeudi matin de la chute de la production d’électricité organisée par des agents EDF pour contester le projet de réforme des retraites.

Ces baisses se sont intensifiées pour atteindre l’équivalent de deux fois la consommation de Paris, détaillent la CGT et le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension RTE. La CGT-Mines Energie évoque «plus de 7 000 MW de baisse de production», qui n’a toutefois «aucun impact sur les usagers». Le gestionnaire Réseau de transport d’électricité observe pour sa part «une baisse de 5 000 MW» et envoie aux grévistes «un message qui demande l’arrêt des baisses». «Cela ne devrait pas baisser plus bas», selon RTE.

Fin du régime spécial

«Ce n’est pas une bonne façon de se mobiliser, c’est très regrettable», a critiqué sur LCI le ministre du Travail Olivier Dussopt. Du côté des syndicats, on relativise. «Il y aura des coupures d’électricité, des chutes de tension même si ce sont des travailleurs responsables et ils ne font évidemment pas n’importe quoi», a prévenu le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez sur BFMTV. «Les piquets de grève respectent les messages de sûreté», a confirmé sur le même plateau Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT.

Mercredi, le patron de la CGT Energie, Sébastien Menesplier, avait rebroussé chemin après avoir évoqué des coupures ciblées contre les élus soutenant la réforme des retraites portée par le gouvernement d’Elisabeth Borne, à la suite d’une levée de boucliers politique.

Pour le nucléaire, dont la France dépend majoritairement, la baisse de production est la plus prononcée sur les sites de Paluel (Seine-Maritime) et de Belleville (Cher). La puissance disponible sur le parc nucléaire devrait tomber à 63% à midi, contre 72% prévu par EDF, selon des données EDF analysées par l’AFP.

Les agents EDF, dont le régime spécial de retraite doit disparaître pour les nouveaux embauchés si la réforme est adoptée, avaient débuté les baisses de production dès mercredi soir, notamment sur les barrages du Cheylas (Isère), de Pied-de-Borne (Lozère) ou des Sallèles (Ardèche).

Mise à jour : à 10 h 27, avec la réaction de RTE.

Mise à jour : à 11 heures avec la réaction du ministre du Travail, les précisions des syndicats et les prévisions côté nucléaire