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Pauvreté

RSA : dans le Nord, des acteurs sociaux dénoncent une politique qui risque «d’enfoncer les gens»

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Porté par l’obsession du retour à l’emploi, également au cœur de l’expérimentation sur le territoire du RSA rénové, le département a durci fin octobre les sanctions contre ses allocataires absents à un rendez-vous. Au risque de créer du non-recours.
Dans le Nord, toute absence à une convocation peut se traduire par une baisse de 80 % du RSA pour une personne seule, de 50 % pour une famille. (Romain Etienne/Item pour Libération)
par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille
publié le 6 février 2025 à 11h42

Dans le Nord, Christian Poiret, le président divers droite du département, ne jure que par l’insertion économique. Il faut des résultats, du retour à l’emploi, et une baisse du nombre d’allocataires RSA – ils étaient 96 280 en septembre 2024, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et de la statistique (Drees). Quitte à passer par la sanction. Depuis le 23 octobre, dans le département, toute absence à une convocation peut se traduire par une baisse de 80 % du RSA pour une personne seule, de 50 % pour une famille. Avant, c’était 100 euros de punition. Une mesure prise en catimini, sans vote, s’indigne Stéphanie Bocquet, conseillère départementale Les Ecologistes. «On traite les pauvres comme des délinquants, s’inquiète Isabelle Doresse, d’ATD Quart Monde. On les sanctionne sur un revenu de survie. Cette logique enfonce les gens.»

«On ne peut pas être des distributeurs automatiques de billets», assume Christian Poiret, lors d’un point presse le 18 novembre. Pour lui, si un allocataire ne se déplace pas, il n’y a