Un coup de canif porté aux 35 heures ? Le rachat des jours de réduction du temps de travail (RTT), mesure du projet de loi de finances rectificative (PLFR) adoptée en première lecture par les députés, et qui sera débattue ce lundi au Sénat, a fait bondir seize personnalités qui dénoncent dans une tribune parue dimanche 31 juillet dans le JDD «un cheval de Troie de la régression sociale». Les signataires, dont l’eurodéputé EE-LV Yannick Jadot, le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle et l’universitaire Dominique Méda, fustigent «un coup sans précédent» contre un acquis social totem de la gauche : la durée légale du temps de travail fixée à 35 heures. «Ce sujet est passé totalement inaperçu, mais cette attaque aux 35 heures nous a fait hurler», raconte l’initiateur de la tribune, Eric Ferreres, expert des relations sociales. Echanger des jours de repos contre du salaire en plus revient pour les auteurs à «éviter de traiter le vrai sujet du pouvoir d’achat : les augmentations de salaires».
Interview
D’où vient la mesure ?
La mesure est un clin d’œil à la pensée sarkozyste. En 2008, au début de son quinquennat, une loi dite «pouvoir d’achat» avait déjà offert temporairement aux entreprises la possibilité de racheter des RTT. Ce «travailler plus pour gagner plus»