Ce sont des rendez-vous pour «écouter» car, disait Michel Barnier dimanche 22 septembre sur France 2, «le temps qu’on passe à écouter […] n’est jamais du temps perdu». D’accord, mais quid du temps qu’on passe à parler sans être entendu ? Le Premier ministre, Michel Barnier, reçoit depuis mardi matin et jusqu’à ce lundi 30 septembre syndicats et patronat à Matignon. Entrée dans la cour de l’hôtel devant les journalistes qui poireautent, sortie et «micro tendu» devant ces mêmes journalistes qui ont poireauté… Scénographie classique quand un chef de gouvernement vient de prendre ses fonctions et qu’il prépare une déclaration de politique générale. Michel Barnier prononcera la sienne mardi devant le Parlement.
Cyril Chabanier, le président de la CFTC, le sait, mais au sortir du rendez-vous jeudi, il saluait tout de même l’attitude du chef du gouvernement : «Oui, c’est la tradition républicaine. Mais ça fait longtemps que je n’ai pas eu quelqu’un qui prend des notes, demande des exemples…» Pas dupe non plus de l’exercice, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, première reçue mardi, rappelait sur LCI le lendemain que «beaucoup de ministres nous ont dit “on veut changer de méthode”, peu l’ont pratiqué». Mais ajoutait qu’elle laissait à Barnier et sa ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, plutôt bien accueillie par les syndicats, «le bénéfice du doute». Au moment même où Michel Barnier s’exprimera mardi (mais la date avait été fixée