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Libération
Reportage

Salarié d’Enedis mort au travail : à Pont-Aven, une cérémonie pour «rendre hommage à des personnes qui sont souvent invisibles»

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La commune du Finistère a donné ce vendredi 17 mai le nom d’une voie publique à Frédéric Despaux, décédé début novembre alors qu’il intervenait sur des câbles électriques endommagés par la tempête Ciaran. Manière de «commémorer une forme de culture ouvrière» et de visibiliser le sujet de la mort au travail.
Lydie Despaux, veuve de Frédéric Despaux, pendant une lecture à voix haute de poèmes par des collégiens lors de la cérémonie d'hommage au salarié d'Enedis mort dans un accident du travail le 4 novembre 2023. A Pont-Aven (Finistère). (Stéphanie Hancq/Ouest France. MAXPPP)
publié le 17 mai 2024 à 19h23

C’est un chemin bordé d’arbres et de fougères qui longe un terrain de foot et débouche sur une route bitumée. Au bout se trouve le gymnase de Pont-Aven (Finistère), celui qu’utilisent les élèves du collège de Penanroz situé juste à côté. Nul n’avait songé, jusque-là, à baptiser la chaussée d’asphalte qui encadre l’établissement sportif. L’anomalie, désormais, est réparée. Ce vendredi 17 mai, la mairie a donné à la voie publique le nom de Frédéric Despaux, en hommage à ce salarié d’Enedis décédé dans un accident du travail, électrocuté, le 4 novembre 2023 à Pont-Aven. C’est son épouse, Lydie, qui a retiré le voile blanc qui recouvrait la plaque («Cours Fred Despaux»), avant de fondre en larmes dans les bras de son fils. Parce que le défunt, ancien coach d’une équipe de basket et supporter de l’équipe de rugby du Stade toulousain, était amoureux de sport, elle avait souhaité que la rue qui porterait son nom soit à proximité du gymnase.

Frédéric Despaux est mort loin de chez lui. L’ouvrier, 46 ans et deux mètres de haut, vivait dans le Gers et travaillait à Auch. Début novembre, comme 2 400 de ses collègues du gestionnaire du réseau d’électricité français, il se porte volontaire pour intervenir en urgence dans une Bretagne