«C’est comme une météorite que tu te prends sur la tête, et c’est comme ça, tu ne peux rien faire.» Patrick, 57 ans dont 32 passés chez Renault, accuse le coup. D’ici au 1er novembre, 17 salariés de la maintenance des moyens d’essai du centre de Lardy, dans le sud de l’Essonne, vont être confrontés à un choix qui n’en est pas un à leurs yeux : soit accepter de devenir salariés de la société P2M, moins de 50 personnes, et devenir prestataires pour Renault, soit être licenciés, pour faute grave. Car une fois passés chez P2M, fini les syndicats, fini les avantages du CSE de Renault, fini la stabilité. Comme pour tous les prestataires, ils pourront se voir proposer un autre poste à une heure voire plus de chez eux, parfois même pour faire un autre métier. Il faut bien s’adapter… ou partir «à l’insu de son plein gré».
Dans le sud de l’Essonne, où de petites villes sont traversées par la Juine et son flot tranquille, des champs et des forêts, le site de maintenance de Renault Lardy, où les appareils de mesures des bancs d’essais moteur sont testés, affiche une agitation particulière pour un mardi matin. Quelques klaxons de soutien de gens du coin pendant les prises de parole au micro, des drapeaux et gilets de syndicats à l’entrée du site où travaillent 2 000 personnes, dont une moitié de prestataires, et des salariés en habits civils ou arborant la mythique blouse grise et jaune écoutent les délégués syndicaux.
«On se sent tous dans le collimateur»
Ils sont 300 sur le site de Lardy ce mardi mati