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Seine-Saint-Denis : la prime de fidélisation des fonctionnaires passe de 10 000 à 12 000 euros, de nouveaux métiers concernés

Instaurée en 2020, la prime de fidélisation des fonctionnaires en Seine-Saint-Denis va être augmentée le 1er janvier 2024. Le département le plus jeune et dynamique du pays cumule toujours des difficultés sociales persistantes.
Devant la préfecture de Seine-Saint-Denis à Bobigny, en 2020. (Ludovic Marin /AFP)
publié le 26 décembre 2023 à 20h02

C’était l’une des mesures phares du plan pour un «Etat plus fort en Seine-Saint-Denis» de Macron. La prime de 10 000 euros instaurée en octobre 2020 pour fidéliser les fonctionnaires dans ce département sous-doté sera revalorisée à partir du 1er janvier 2024 à 12 000 euros et même élargie à plus de professions, d’après un arrêté publié au Journal officiel samedi.

Les fonctionnaires de police et de préfecture, les greffiers, les salariés de l’Education nationale, l’administration pénitentiaire, les sapeurs-pompiers et les administrations des finances publiques y avaient déjà droit. Ils sont désormais rejoints par les membres de la direction académique et des psychologues de l’Education nationale, les inspecteurs et délégués du permis de conduire affectés dans le département ou encore des fonctionnaires de la Drihl, la Drieat et la Drieets, unités départementales agissant respectivement dans les domaines du logement, de l’environnement et de l’économie.

Sont aussi concernés les agents de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) affectés à la préfecture de Seine-Saint-Denis et de la brigade de surveillance intérieure (BSI) d’Aulnay-sous-Bois et du bureau des douanes d’Aulnay-sous-Bois. L’arrêté entrera en vigueur le 1er janvier 2024.

Coauteur d’un récent rapport parlementaire sur la Seine-Saint-Denis, quatre ans après un premier document accablant, Stéphane Peu «regrette que son élargissement aux agents de la fonction publique hospitalière et aux accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH)», a-t-il précisé dans un communiqué publié dans la foulée de ces annonces.

Prime perçue en trois fois

Les modalités de la prime ont également changé. Auparavant, celle-ci était «versée en une seule fois, au terme des cinq années de services effectifs». Cet article a été abrogé dans l’arrêté et les nouvelles modalités définies dans un décret en date du 4 novembre. Désormais, la prime sera perçue en trois fois : 20 % du montant à la prise de poste, 40 % après trois ans de service et les 40 % restants à l’issue des cinq années. Pour les agents qui ne vont pas au bout des cinq ans, un remboursement est prévu dans certains cas, en fonction des situations.

Cette prime de fidélisation pour les fonctionnaires et contractuels exerçant cinq ans dans le département est l’une des mesures phares du plan «un Etat plus fort en Seine-Saint-Denis». «Je veux que demain les fonctionnaires et les agents viennent faire carrière en Seine-Saint-Denis», avait déclaré le Premier ministre Jean Castex, deux ans après le lancement du plan.

Le territoire le plus sous-doté en matière de santé, justice, sécurité

Les auteurs du rapport parlementaire sur la Seine-Saint-Denis, les députés communiste Stéphane Peu et Renaissance Christine Decodts, suggéraient, eux, d’augmenter la prime à 15 000 euros pour les agents qui restent en poste pendant cinq ans et de l’étendre au personnel soignant. Ce sera donc uniquement 12 000 euros.

D’après leurs analyses des données existantes, la Seine-Saint-Denis reste le territoire le plus pauvre et sous-doté en matière de santé, justice, sécurité et les inégalités se creusent à l’école, et ce malgré le plan gouvernemental. Pour eux, il est nécessaire de rendre l’emploi public attractif, les inégalités s’expliquant en partie par des fonctionnaires moins nombreux et moins expérimentés qu’ailleurs.

Quatre ans après le lancement du plan, le département le plus jeune et dynamique de l’Hexagone cumule toujours des difficultés sociales persistantes, avec 27,6 % de la population (1,6 million) vivant sous le seuil de pauvreté. Pour le député Stéphane Peu, «il n’y a pas eu d’évolution notable» depuis.

Mise à jour le 27 décembre à 15h45 : avec la réaction de Stéphane Peu.