Quand, en 1993, le Monde demandait à Antoine Riboud ce qu’il faudrait faire pour réduire le chômage, le puissant PDG de Danone répondait : «Il faut avoir la volonté de descendre à 32 heures, soit quatre jours par semaine. Cela nécessitera toute une nouvelle organisation du travail et obligera toutes les industries et les services à embaucher fortement.» Vingt-sept ans plus tard, quand la crise sanitaire débutante a plongé la France dans un marasme économique, quelques responsables politiques et patronaux ont préféré s’empresser de lancer un avertissement : il faudra «travailler et produire davantage» (les mots d’Emmanuel Macron) et «se poser tôt ou tard la question du temps de travail» (ceux du président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux).
L’offensive a certes fait long feu – ou plutôt, elle a muté pour aboutir à ce que le chef de l’Etat cherche aujourd’hui à repousser l’âge de départ en retraite. Il n’empêche : même si les arguments sociaux, économiques et environnementaux sont nombreux et variés,