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Le billet de Sabrina Champenois

Shein au BHV : la provoc de Frédéric Merlin, ou la morgue du propriétaire tout-puissant

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Le patron du grand magasin défie les critiques en infantile mégalomane. Ce faisant, il dégrade l’image de la marque et fait fuir les enseignes, au risque de menacer l’avenir de ses salariés.

Devant le BHV, à Paris, ce lundi. (Denis Allard/Libération)
ParSabrina Champenois
Journaliste - Société
Publié le 03/11/2025 à 17h50

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Si ça n’était pas si préoccupant, il serait possible de relativiser, de n’y voir qu’une forme de trollage, de goût douteux pour la polémique : depuis le 1er novembre, une affiche en noir et blanc gigantesque surplombe l’entrée principale du BHV Marais, rue de Rivoli (IVe arrondissement de Paris), et elle est clairement un doigt d’honneur au reste du monde. D’abord, Frédéric Merlin, président de la Société des grands magasins (SGM) qui a racheté le fonds de commerce de l’enseigne en 2023, s’y montre tout sourire aux côtés de Donald Tang, président exécutif de Shein, le mastodonte de l’ultra-fast fashion chinoise vendue en ligne.

Ensuite, l’affiche réaffirme façon victoire l’arrivée de Shein au BHV – «Première ouverture mondiale le 5 novembre.» Surtout, elle proclame : «L’affiche qu’on n’aurait pas dû faire !» En clair, allez tous vous faire voir, rien à cirer du tollé.

Epouvantail et exil

La réprobation fait pourtant carton plein depuis le 1er octobre, jour où Frédéric Merlin a annoncé dans un