Après un week-end de grève des contrôleurs très suivie à la SNCF, le prochain pourrait être lui aussi perturbé, cette fois par une grève des aiguilleurs : le syndicat SUD rail a décidé de déposer un préavis du vendredi 23 février 11 heures au samedi 24 février 23 heures, pendant le seul week-end des vacances d’hiver commun à toutes les zones, A, B et C.
«C’est le maxi chassé-croisé des vacances d’hiver, l’une des plus grosses journées pour l’entreprise. Notre pouvoir de nuisance est maximum. Les possibilités pour la boîte d’invisibiliser notre action sont limitées», annonce SUD rail, qui souligne l’importance des «trains neige» lors de ces deux journées. Les aiguilleurs réclament de meilleures conditions de travail, des embauches massives pour mettre fin au «sous-effectif chronique» dans leur métier et des «roulements moins pathogènes». Pour qu’un train puisse circuler, la présence de trois agents est indispensable : un contrôleur (ou chef de bord), un conducteur et un aiguilleur. En l’absence de l’un des trois acteurs, aucun départ n’est possible.
Sur France 2, Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, a estimé qu’il était trop tôt pour faire le point sur ce possible mouvement et assuré que la compagnie «continu [ait] la poursuite des négociations» avec les différents syndicats.
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«Le week-end prochain, on sera en grève si la direction ne vient pas vers nous», a déclaré dimanche 18 février sur BFMTV Vincent Pinot, secrétaire fédéral du syndicat SUD rail. «Depuis le dépôt du préavis de grève du 31 janvier», nous n’avons eu «aucun contact avec la direction», selon le syndicaliste, qui réclame un plan pour «de meilleures conditions de travail et une indemnité de circulation de 300 euros».
Ce week-end la SNCF a estimé que 150 000 voyageurs, sur le million qui devaient se déplacer, n’avaient pas pu voyager au cours des trois jours de grève, entre jeudi 15 février au soir et lundi 19 au matin. Le mouvement a été très suivi avec trois contrôleurs sur quatre en grève pour des questions de revalorisation salariale. Lundi la compagnie prévoit un trafic normal sur tous les axes.
Face à ce mouvement, critiqué avec virulence par le gouvernement, plusieurs ministres évoquaient dimanche une législation qui instaurerait un service minimum, tout comme la droite qui propose d’interdire la grève les jours de départs en vacances.
Ce week-end, qui a vu les premiers retours de la zone C (Ile-de-France, Occitanie) mais aussi les départs de la zone A (Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté), la SNCF a favorisé les liaisons vers les stations de ski des Alpes. Certains voyageurs de la ligne Paris-Lyon se sont rabattus sur les trains de la compagnie ferroviaire Trenitalia, qui étaient 8 % plus remplis que l’année dernière. La plateforme BlaBlaCar a observé de son côté un «doublement de la demande de réservations».