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SNCF : SUD-rail envisage une grève à Noël pour les salaires des cheminots

Le syndicat, troisième en matière de représentativité à la SNCF, propose à la CGT, à l’Unsa et à la CFDT le principe «d’une puissante mobilisation».
Lors d'une assemblée générale lors de la lutte sociale contre la réforme des retraites, le 20 avril 2023 devant la gare de Lyon à Paris. (Marie Rouge/Libération)
publié le 14 novembre 2023 à 18h46
(mis à jour le 14 novembre 2023 à 18h48)

Un an après, bis repetita pour des grèves à la SNCF ? Le syndicat SUD-rail envisage de «construire une puissante mobilisation» pour s’opposer aux mesures salariales proposées par la direction de l’entreprise pour l’année 2024 et n’exclut pas des journées d’action au moment des vacances de Noël. «Ces prochaines semaines, nous sommes déterminés à construire une puissante mobilisation, exclusivement sur le sujet des salaires», a prévenu le troisième syndicat de la SNCF dans une lettre adressée aux autres organisations – la CGT-Cheminots (numéro 1), l’Unsa-Ferroviaire (numéro 2) et la CFDT-Cheminots – et révélée mardi par le Parisien.

Troisième en matière de représentativité, SUD-rail entend obliger la SNCF à «rouvrir des négociations et à répondre à [ses] revendications qui sont tout simplement une question de justice sociale». Mercredi dernier, la direction du groupe public a annoncé avoir proposé une «augmentation moyenne» des salaires de 4,6 % pour l’année 2024, dont 1,8 % d’augmentation générale. Dans le même temps, les bas salaires recevraient un coup de pouce supplémentaire pour que tout le monde se retrouve au minimum 10 % au-dessus du smic.

Selon le DRH, Philippe Bru, avec les augmentations accordées en 2022 et 2023, les salaires auront progressé de 17 % en moyenne sur trois ans si la proposition pour 2024 est appliquée. Un chiffre qualifié par SUD-rail de «plan de communication» malhonnête. Erik Meyer, secrétaire fédéral du syndicat, espère pouvoir créer les conditions d’une unité syndicale pour «décider le plus unitairement possible de ce qu’on met en face de la direction pour aller chercher mieux» : «La possibilité d’avoir une ou plusieurs journées d’action en décembre qui engloberaient les grands départs est sur la table.»

Les réponses de la CGT et de l’Unsa en suspens

A défaut d’une augmentation en pourcentage, SUD préférerait une somme uniforme pour tous avec comme base de discussions une augmentation de 400 euros par mois. Le syndicat continue de consulter ses adhérents jusqu’au 21 novembre mais «ce qui remonte c’est très majoritairement qu’ils sont opposés à la signature de l’accord», a indiqué Erik Meyer.

Proposé par la direction, celui-ci est soumis à la signature des syndicats jusqu’au 22 novembre. L’Unsa, deuxième syndicat du groupe, doit dégager une position mercredi. La réponse de la CGT, qui devrait peser lourd dans la balance, n’est pas encore connue, le syndicat de cheminots étant en plein congrès à Tours, jusqu’à vendredi. Mais on a déjà une indication : lors des négociations, la centrale de Montreuil a réclamé 12 % d’augmentation. Loin, donc, des 4,6 % avancés par la direction de la SNCF.

L’année dernière, seule la CFDT avait signé l’accord sur les négociations annuelles obligatoires. Une grève des contrôleurs, lancée en dehors de tout cadre syndical, avait ensuite provoqué des perturbations massives en plein week-end de Noël.