Deux jours après la victoire surprise de la gauche aux élections législatives, la bouteille de champagne est encore au frais dans le bureau de Sophie Binet. Rencontre avec la secrétaire générale de la CGT qui n’a pas encore eu le temps de trinquer à cette issue à laquelle elle estime que son syndicat a largement participé. Elle fixe ses priorités pour les semaines et mois à venir, avec une mobilisation sociale en chantier pour la rentrée.
En mars, vous sortiez un livre intitulé Il est minuit moins le quart. Jusqu’à dimanche soir, il était minuit moins une. Aujourd’hui, quelle heure est-il ?
On est revenu à minuit moins le quart. On a réussi à remonter le temps, donc c’est une belle victoire, mais si on veut redescendre à 11 heures et demie ou à 10 heures du soir, une heure plus raisonnable, il faut qu’on ait un gouvernement qui se mette en place et qui change la vie des gens.
Pour vous, ces élections, c’est une victoire de la gauche ou une défaite de l’extrême droite ?
Les deux. On espérait une défaite de l’extrême droite et on a eu en plus une victoire de la gauche qu’on est allés chercher avec les dents, notamment les syndicats. Quand on voit que cette élection s’est jouée à quelques voix près. Quand on voit le brouillage idéologique organisé notamment par Emmanuel Macron, avec une mise dos à dos de la droite et de la gauche, et tous les repères qui tombaient sur le mode «l’antisémitisme c’est la gauche», «ceux qui défendent la République c’e