Le Cap Blanc-Nez, dans le Pas-de-Calais, est un des points de France les plus proches des côtes anglaises, à quelque 30 kilomètres de là. Lorsqu’on y grimpe par beau temps, on y distingue aisément les fameuses falaises blanches de Douvres. L’endroit idéal pour adresser un message ironique à nos voisins d’outre-Manche et un pied de nez au gouvernement français, en pleine contestation de la réforme des retraites. Ce jeudi, c’est là qu’une centaine de syndicalistes se sont rassemblés pour déployer deux banderoles géantes pleines d’humour.
Sur la première, on pouvait lire «Sorry Charles, see you later» («Désolé Charles, à la prochaine»), une douce pique sur l’annulation de la visite en France de Charles III. Accompagné de son épouse Camilla, le monarque britannique devait effectuer une visite d’Etat en France du 26 au 29 mars, son premier déplacement à l’étranger depuis son accession au trône. Mais les protestations contre la réforme des retraites ont eu raison du voyage et le couple royal a finalement entamé sa première visite à l’international mercredi à Berlin. La seconde banderole s’adressait, elle, au pouvoir français : «Borne change de cap», en lettres rouges sur fond blanc. Pas besoin de vous expliquer la blague géographique.
Cette action est le fait de manifestants de l’intersyndicale de Calais, gilets de couleur sur le dos, les chasubles rouges de la CGT étant largement majoritaires dans le cortège. «Rendez-vous sur notre beau cap pour montrer notre mécontentement» pouvait-on lire mercredi sur le compte Facebook l’union locale CGT, appelant à rejoindre cette «opération visibilité». Elle n’aura duré que quelques instants face aux violentes rafales de vent et de pluie battant la falaise, mais le coup de com est réussi.