Lucas Hauchard, bientôt 28 ans, est accro aux jeux vidéo, fan du Japon, friand de films d’horreurs et de pâtes au fromage râpé. Un mec lambda, qui a appris à cohabiter avec son statut de superstar d’internet, et à faire fructifier sa notoriété. Squeezie, son identité virtuelle, est le numéro 1 sur YouTube en France depuis cinq ans. Sa chaîne principale cumule plus de 10 milliards de vues et comptabilise 18,7 millions d’abonnés, conquis grâce à 1 600 vidéos postées depuis sa création en 2011. Au-delà d’être une icône générationnelle, Squeezie incarne l’évolution du divertissement en ligne, de l’amateurisme vers des superproductions inspirées de la télévision. Pour rester en tête, lui et son équipe redoublent d’ingéniosité – et de moyens – pour divertir à tout prix. Malgré une communication verrouillée à l’extrême, ses trois plus proches collaborateurs ont dévoilé à Libération quelques secrets de fabrication.

S’attacher à un avion qui décolle, s’enterrer vivant, faire une vraie cascade en voiture. Filmer un «Où est Charlie» géant dans le stade de la Défense Arena. Organiser une véritable compétition de F4 au circuit du Mans devant 60 000 fans. Depuis plusieurs années, Squeezie vise toujours plus haut, toujours plus gros pour garder et agrandir sa communauté. «En 2023, je crois qu’on a dépassé les 3 millions investis par Lucas juste dans la création de contenu. Personne en France ne met cet argent-là dans de la production YouTube», nous révèle Théodore Bonnet, son