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Reportage

Télétravail : «Le confinement a précipité notre envie de nous installer définitivement dans la Nièvre»

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La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Depuis quelques mois, le département, gravement touché par la désindustrialisation, accueille à bras ouverts de nouveaux arrivants convaincus par des mois de crise sanitaire.
La friperie et cave à vins Odessa l’Ecole, à Lormes (Nièvre), mardi. (Claire Jachymiak/Hans Lucas pour Libération)
publié le 8 octobre 2021 à 21h53

«Chaque box de l’abattoir a été rénové pour en faire un bureau.» En ce dernier jeudi de septembre, la directrice d’IciMorvan, Sophie Jouët, «manufacture rurale collaborative et solidaire», fait visiter le centre de télétravail de Lormes, commune de 1 200 habitants du nord-est de la Nièvre nichée au sein du parc naturel régional du Morvan. Grâce à l’arrivée de la fibre dès 2015, les ordinateurs ont fini par remplacer les crochets et les carcasses à l’intérieur des quatre bâtiments beiges surmontés de tuiles.

Dans cet ensemble bordé par la forêt, Sophie Jouët nous raconte une manière différente de travailler, ses projets personnels aussi. Eric, lui, fume sa clope sur le parking. «C’était génial le confinement par ici», se souvient ce représentant commercial en papeterie. Les quelques salariés de sa boîte sont tous en télétravail depuis l’arrivée du Covid-19, et le siège à Saint-Maur (Val-de-Marne) n’est plus. «Mes collègues n’avaient qu’une seule envie : travailler de chez eux. Donc on a rendu les clés du bureau.» Les autres sont restés en Ile-de-France, lui est parti en Bourgogne.

Faute de chiffres consolidés sur les départs de Paris et des grandes métropoles vers les villes moyennes ou le monde rural depuis le début de la crise sanitaire, il reste difficile, à l’automne 2021, de quantifier précisément ce phén