Debout, les damnés de la terre, debout, les forçats du levain. Douze millions de Français (1) voulaient leur baguette bien fraîche, bien crousti ce jeudi 1er mai. Hélas, le Code du travail, qui sanctuarise cette journée internationale des travailleurs comme «chômée», les en a privés en empêchant les boulangeries de faire travailler leurs employés. Heureusement, d‘ici l’année prochaine, d‘héroïques parlementaires attachés à la «valeur travail» auront peut-être volé au secours du peuple soumis au pain sec avec des propositions de loi, soutenues par le gouvernement. Prière d‘y voir un progrès, puisqu’on nous dit que ce sera sur la base du volontariat, et payé double – ce qui n’est en rien garanti par les propositions telles qu’elles sont rédigées à l’heure où l’on écrit.
Tribune
Ce débat passionné autour du 1er Mai agit comme un révélateur – un de plus – d‘une ambiance sociale pesante. Deux ans après s’être vu administrer, à son corps défendant, l’amère potion d‘une réforme des retraites censée «sauver» le système en reportant à 64 ans l’