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Saga

Ubérisation : des belles promesses à la sévère désillusion, douze ans de «disruption» chaotique

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Problèmes de conditions de travail chez Uber ou Deliveroo, de rentabilité pour les entreprises du quick commerce, de nuisances pour les trottinettes… L’âge d’or des plateformes semble révolu. Récit d’une aventure plombée par ses défauts, alors que les livreurs sont appelés à une grève nationale ce week-end.
Lancé en fanfare en 2012, renforcé par la pandémie, l'âge de l'ubérisation semble aujourd'hui dépassé. (Corentin Fohlen/Libération)
publié le 2 décembre 2023 à 8h42

«Ubérisation», Emmanuel Macron : il y a plus qu’une rime entre ces deux noms. Le premier, apparu dans la foulée de l’implantation de la société américaine Uber en France en 2011, est indissociable de la politique du second, arrivé au pouvoir en 2017. Dès son passage au ministère de l’Economie, de 2014 à 2016, l’actuel chef de l’Etat a lié le renouveau de l’attractivité française à l’essor de la technologie – la fameuse «start-up nation». Uber, Deliveroo et les autres entreprises de cette nouvelle économie, que de nombreux chercheurs préfèrent appeler «capitalisme de plateforme», ont dès lors incarné un nouveau modèle paré de vertus : «disruption», innovation, création d’emplois.

Pourtant, douze ans après les premières courses en VTC, le modèle s’épuise : condamnations en justice, faillite des sociétés du quick commerce au printemps 2023,