Dans son bleu, Stéphane Fortin est plutôt du genre taiseux. Employé chez Duralex depuis 2007, cet ouvrier chargé du contrôle qualité fait visiter la vieille usine. «Son» usine, serait-on tenté d’écrire, puisque comme environ 150 de ses 243 collègues, Stéphane détient depuis quelques mois un petit morceau de la société coopérative et participative (scop) qui la fait vivre depuis un an. Vingt parts, précisément, pour 1 000 euros. Une somme puisée dans ses économies l’été dernier, au moment où le célèbre verrier de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret) avait bien failli, une énième fois, mettre la clé sous la porte.
«Le projet était intéressant», répond simplement Stéphane pour expliquer son investissement. Et puis, il ajoute du bout des lèvres : «Ça nous change des actionnaires un peu filous, plus intéressés par le fait de se servir dans la caisse que par celui d’aider l’entreprise.» Difficile de lui donner tort quand on connaît l’histoire de la boîte. Depuis sa création en 1945, Duralex est notamment passé par six dépôts de bilan