«Il faut parfois savoir se faire entendre», glisse Guy Cheron, 71 ans, maire sans étiquette de Génolhac, commune gardoise plantée au pied du mont Lozère. La semaine dernière, il a informé ses quelque 900 administrés que les portes de la mairie seraient closes du mardi 19 novembre au jeudi 21 novembre. Une initiative commune à dix villages des Hautes Cévennes qui, en cette semaine de congrès de l’Association des maires de France (AMF) à Paris, entendent dénoncer les «attaques» d’un gouvernement sur le point de «ponctionner» les collectivités territoriales, explique l’association des maires ruraux du Gard dans un communiqué. Le retraité, élu en 2020, aime manier les symboles : fin 2021, quand Génolhac s’était retrouvée sous «400 millimètres d’eau tombés en deux heures», il avait envoyé un stylo à Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, pour accélérer la procédure de reconnaissance de catastrophe naturelle. Quelques jours plus tard, l’affaire était réglée sur le plan administratif. Mais les stigmates de cette crue historique restent visibles.
«On m’appelle le roi des ponts», persifle l’édile en listant les ouvrages endommagés sur sa commune – six au total –, en grande partie à cause des embâcles charriés par la rivière, et les montants à débourser pour les réparer : le Pont de Rastel qui amène à un hameau coupé du monde depuis quatre ans, dont les travaux viennent tout juste de démarrer après «un temps fou» de procédure, pour un