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«Un montant qui doit choquer et alerter» : le coût de la rentrée universitaire s’élève cette année à 3 227 euros, un chiffre en hausse de 2 %

La Fédération des associations générales étudiantes (Fage), principal syndicat étudiant, a publié son baromètre annuel. Il révèle une précarité grandissante chez les étudiants, alors que les frais liés à la scolarité sont en augmentation.

Selon le baromètre de la Fage, 20 % des étudiants ne mangent pas à leur faim. (Jean-Francois Fort/Hans Lucas. AFP)
Publié le 03/09/2025 à 12h19

Vivre en tant qu’étudiant n’a jamais coûté aussi cher. C’est par cette alarme que la Fage introduit son baromètre, paru le 3 septembre, sur le coût de la rentrée pour les étudiants. «En 2025, le montant du loyer moyen et des dépenses alimentaires augmente, ce qui s’ajoute à plusieurs années d’inflation, fragilisant encore un peu plus le budget des étudiants», pose le syndicat.

Par un calcul qui comprend l’ensemble des frais fixes liés à l’inscription universitaire, le logement et les dépenses courantes, la Fage estime à 3 227 euros le montant de la reprise pour cette année. Ce chiffre représente près de 70 euros de plus que l’an dernier (soit une hausse de 2 %). Le syndicat constate également des inégalités selon les territoires, avec une rentrée universitaire qui atteint 4 503 euros pour un étudiant ultramarin et 5 944 euros pour un étudiant étranger.

Cette année encore, le logement reste le premier poste de dépense : les frais liés à l’hébergement s’élèvent en moyenne de 581 euros, contre 520 l’an dernier, une hausse de 3 %. La Fage pointe «une charge mentale et financière non négligeable», source d’une «anxiété croissante dans la recherche du logement».

«De nombreux étudiants doivent sacrifier d’autres postes essentiels, comme l’alimentation ou les soins, devenus des variables d’ajustement budgétaire», s’inquiète aussi l’organisation. Une préoccupation illustrée par le baromètre, qui révèle que 20 % des étudiants ne mangent pas à leur faim. «Il est inadmissible de banaliser le cliché de l’étudiant survivant à base de pâtes et ne pouvant pas se nourrir dignement, pour étudier sereinement», fustige le rapport.

Un appel à réformer le système de bourse

En complément de cette publication, qui se concentre sur les étudiants non-boursiers, la Fage a exhorté à une «réforme urgente» de l’attribution des bourses étudiantes, dans une conférence de presse tenue ce mercredi. Sa présidente, Maëlle Nizan, a mis en cause «la non-indexation des bourses sur l’inflation, qui fait que nos prêts augmentent, mais en parallèle nos aides n’augmentent pas».

Une inadéquation qui se fait directement sentir : «La bourse la plus haute que peut toucher un(e) étudiant(e) est deux fois inférieure au seuil de pauvreté», souligne ainsi la Fage dans son baromètre. Le seuil de pauvreté est fixé à 1 288 euros par mois pour une personne vivant seule selon l’Insee, tandis que pour l’année 2025-2026, le niveau de bourse maximal pour un étudiant s’élève à 633,50 euros par mois.

Sur les quelque trois millions d’étudiants décomptés par le ministère de l’Enseignement supérieur cette année, le syndicat demande «un élargissement du nombre de boursiers à un million de bénéficiaires». La dernière réforme des bourses, promise depuis 2017, avait connu un premier acte en 2023, revalorisant le montant de ces aides de 500 millions d’euros et permettant à 35 000 nouveaux étudiants de devenir boursiers.

Le gouvernement avait initialement annoncé un report du second volet de la réforme pour la rentrée 2026, mais la probable chute du gouvernement la semaine prochaine crée une nouvelle inconnue.