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Libération
«Tentative d’intimidation»

Un syndicaliste de SUD rail convoqué par la police après une intrusion dans les jardins de Bercy

Le secrétaire fédéral du syndicat des cheminots, Fabien Villedieu, est attendu au commissariat du XIIe arrondissement de Paris mardi 4 novembre. Lors de la journée de mobilisation du 18 septembre, il était entré avec une centaine de personnes dans les jardins du ministère de l’Economie.

Fabien Villedieu lors de l'intrusion dans les jardins du ministère de l'Economie à Paris, le 18 septembre. (Bastien Ohier/Hans Lucas. AFP)
ParJean-Baptiste Chabran
Journaliste - Economie
Publié le 29/10/2025 à 13h01

Convoqué au commissariat après avoir envahi Bercy. Fabien Villedieu, secrétaire fédéral de SUD rail et figure médiatique du syndicat de cheminots, est attendu mardi 4 novembre au commissariat du XIIe arrondissement de Paris. Dans sa convocation «en vue d’une audition libre» reçue mardi et consultée par Libération, il est reproché au syndicaliste une «intrusion dans un local ou un terrain clos intéressant la défense nationale».

Lors de la journée de mobilisation intersyndicale du 18 septembre, une centaine de personnes s’étaient rendues par surprise dans les jardins du ministère de l’Economie et des Finances à l’issue d’une assemblée générale organisée par SUD rail, non loin, à la gare de Lyon. Leur objectif ? Réclamer une taxation des hauts revenus et des grands patrimoines dans l’endroit où le budget d’austérité de François Bayrou avait été conçu durant l’été.

Comme Libération l’avait constaté à l’époque, les manifestants s’étaient introduits par une entrée destinée aux voitures et avaient totalement débordé le dispositif de sécurité. Ils avaient ensuite brandi fumigènes et drapeaux, crié quelques slogans dans la cour avant de quitter les lieux dans le calme. Une action «symbolique et pacifique», s’indigne aujourd’hui SUD rail dans un tract, dénonçant une «tentative d’intimidation».

De son côté, Fabien Villedieu «assume cette action» et estime que les autorités veulent, en le convoquant, «essayer de faire un exemple» pour dissuader de futures velléités similaires. «La seule chose qu’ils risquent de faire, c’est de donner un coup de projecteur sur nos revendications», ajoute-t-il.

Le 18 septembre, le ministère de l’Economie avait dénoncé l’action des cheminots estimant que la liberté d’expression «ne saurait en aucun cas justifier des intrusions illégales dans des bâtiments publics». La préfecture de police de Paris avait aussi précisé qu’aucune dégradation n’avait été commise et que «les manifestants [étaient] ressortis spontanément au bout de quelques minutes».