Chez Valdunes, il est autant question d’alliage que d’adages. «Le malheur des uns fait le bonheur des autres» pourrait parfaitement s’appliquer à cette entreprise sidérurgique, la dernière en France à fabriquer roues et essieux pour le ferroviaire. Profitant de la fermeture, à cause de l’invasion russe, des usines de son concurrent ukrainien Interpipe, elle vient de récupérer une commande de 10 000 roues et 5 000 essieux. De quoi se réjouir pourrait-on penser. Mais pour ses salariés, il est surtout question de battre le fer tant qu’il est chaud : ils pourraient être dépossédés de ce contrat.
Car depuis qu’il l’a racheté en 2014, le principal actionnaire chinois de Valdunes, MA Steel, siphonne tout son carnet de commandes. Seuls 600 roues et 300 essieux devraient être entièrement fabriqués dans les deux usines françaises du groupe, situées à Leffrinckoucke, près de Dunkerque, et à Trith-Saint-Léger, à côté de Valenciennes. Toutes les autres pièces seront forgées puis traitées en Chine. Avant d’être envoyées à Valenciennes pour que seule la dernière tâche de la chaîne de production y soit effectuée : la simple pose d’une boîte permettant la rotation de l’essieu.
Jeudi, une vingtaine de drapeaux de la CGT flotte devant le siège d’i-Trans, le pôle de compétitivité ferroviaire de Valenciennes. Certains sont fl