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Billet

«Valeur travail»: un débat sous confusion

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De Fabien Roussel à Marlène Schiappa, la polémique sur le rapport de la gauche au travail a surtout été l’occasion de convoquer beaucoup de clichés erronés.
Julien Bayou, Fabien Roussel, Olivier Faure et Mathilde Panot à la Fête de l'Huma, le 10 septembre 2022. (Marie Rouge/Libération)
publié le 17 septembre 2022 à 13h15

En France, on aime les débats. Mais comme en cuisine, on les aime accommodés d’une certaine manière, avec trois ingrédients indispensables : confusion, quiproquos et mauvaise foi. Prenez la polémique du moment sur la «valeur travail» : voilà un délicieux débat. La «valeur travail» est-elle de gauche ou de droite ? Y a-t-il une «gauche des allocs» contre une «gauche du travail» ? La gauche est-elle tombée du côté de l’«assistanat», abandonnant les «classes populaires» qui ne voudraient qu’une chose, «travailler plus pour gagner plus» ? Pour le savoir, rien de mieux que de déverser tous ces termes et expressions dans les médias, sans trop s’embarrasser de les définir ou de les discuter.

Surtout, ne pas s’attarder sur ce qui distingue l’emploi du travail, à savoir que l’emploi, c’est un travail rémunéré. Car non, le travail – domestique par exemple – n’a pas toujours un salaire pour contrepartie. Là réside d’ailleurs l’erreur du cliché selon lequel les femmes se seraient «émancipées par le travail», que Marlène Schiappa s’est empressée de dégainer pour contrer une Sandrine Rousseau au centre de mille feux croisés : en réalité, les femmes ont toujours travaillé, mais elles n’ont pas toujours été rémunérées. Ce qui émancipe, ce n’est pas le si