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Libération
Rien ne va de nouveau plus

Victimes collatérales de la censure du budget, les clubs de jeux parisiens vont pouvoir rouvrir début mars

Après deux mois de fermeture forcée, ces établissements de jeux devraient ouvrir à nouveau leurs portes à partir du samedi 1er mars. Leur expérimentation a été prolongée jusqu’à fin 2027 par la loi de finances 2025 adoptée début février.
Au Club Barrière, à Paris, en 2019. (Bertrand Desprez/Agence VU)
publié le 27 février 2025 à 10h27

La nouvelle va réjouir les joueurs. Le Conseil d’Etat a validé mardi 25 février la réouverture dans les prochains jours des sept clubs de jeux parisiens, qui avaient été forcés de fermer leurs portes le 1er janvier faute de cadre législatif. Ils vont pouvoir accueillir des joueurs dès ce samedi. Le décret d’application doit encore être publié au Journal officiel et la commission consultative des établissements de jeux doit se réunir vendredi pour signer les autorisations nécessaires à la réouverture, selon le groupe Barrière, qui dispose d’un club de jeux dans la capitale.

«Nous nous réjouissons de la validation du Conseil d’Etat, ce qui signifie que nous allons pouvoir rouvrir très probablement avant la fin de semaine. C’est un soulagement pour nos clients et nos 200 salariés», a réagi Clément Martin Saint-Léon, directeur général jeux du groupe Barrière. Les propriétaires de clubs de jeux ont tous déjà été auditionnés par la commission consultative, ce qui permet d’avoir une procédure de réouverture rapide, a expliqué de son côté Fabrice Paire, président du directoire du groupe Partouche, qui dispose aussi d’un club de jeux dans la capitale.

1 500 personnes en chômage partiel pendant deux mois

Ces clubs, dont l’autorisation aurait dû être prolongée jusqu’à fin 2025 via le projet de loi de finances, avaient alerté mi-décembre devoir fermer en fin d’année 2024, «effet collatéral» de la censure du budget 2025 du gouvernement Barnier. Ils sont expérimentés depuis 2018 dans la capitale, où les casinos sont interdits depuis plus d’un siècle dans un rayon de 100 km, avec une seule exception pour l’établissement d’Enghien-les-Bains. L’expérimentation initiale, censée se terminer en 2020, avait été prolongée une première fois jusqu’à fin 2022, puis une deuxième fois jusqu’au 31 décembre 2024. La loi de finances 2025, finalement adoptée début février, prolonge encore l’expérimentation pour trois ans, jusqu’à fin 2027.

La fermeture de ces clubs avait eu comme conséquence la mise au chômage partiel des 1 500 personnes. «Il était urgent qu’on sorte de cet aléa», estime Fabrice Paire, observant que «1 500 personnes au chômage partiel, ça coûte cher». Cela s’ajoute aux quatre millions d’euros de cotisations non perçues par l’Etat du fait de la fermeture des clubs, «sans parler du trouble à l’ordre public avec l’explosion des parties clandestines», pointe le dirigeant du groupe Partouche.

Les acteurs du secteur souhaiteraient voir pérenniser ces clubs de jeux, un projet que le ministre de l’Intérieur compte remettre en route après avoir rendu un rapport positif sur cette expérimentation il y a quelques mois, selon Fabrice Paire. Le groupe Partouche prévoit d’agrandir notablement son établissement, «plus petit club de jeux parisien», en l’installant fin 2025 dans un immeuble qu’il vient d’acquérir à proximité de la place de l’Etoile et où il compte notamment déployer des tournois de poker.

Les clubs de jeux proposent des jeux dits de table (poker, blackjack, bingo…), mais roulettes et machines à sous y sont interdites. Ces derniers sont très populaires et surtout extrêmement lucratifs pour les casinotiers, principalement les machines à sous qui peuvent représenter quelque 90 % des recettes.