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Voitures sans permis : le constructeur Ligier va fermer son usine de Vendée, 125 postes supprimés

Malgré un marché porteur, le constructeur automobile fait face à une concurrence acharnée et à une dégradation de sa compétitivité.
Dans l'usine du groupe Ligier à Montaigu-Boufféré, le 11 avril 2023. (Loic Venance/AFP)
publié le 10 janvier 2025 à 15h30

Le constructeur de voitures sans permis Ligier va fermer son usine vendéenne de Montaigu pour recentrer ses activités sur son site historique d’Abrest (Allier), où se trouve également son siège social, a-t-on appris ce vendredi 10 janvier de sources concordantes. Cela vient confirmer une information de Ouest-France, qui avait révélé jeudi la décision du groupe.

D’après le quotidien régional, ce transfert d’activités va se traduire par la suppression de 125 postes sur les 145 que compte actuellement l’usine de Montaigu-Boufféré. «Le groupe Ligier doit aujourd’hui transformer son modèle de production pour retrouver avant tout une rentabilité et des capacités d’investissement nécessaires à son développement», explique dans un mail François Ligier, le PDG du groupe, sollicité par un correspondant de l’AFP.

Ligier sert à la fois le marché des particuliers avec ses voitures sans permis et des professionnels avec des utilitaires électriques. Mais le groupe fait face depuis 2021 à une dégradation de sa compétitivité dans un contexte de hausse des coûts des matières premières depuis le début de la guerre en Ukraine.

Un marché extrêmement concurrentiel

Selon François Ligier, ces difficultés sont notamment liées au fait que le marché du véhicule sans permis est devenu extrêmement concurrentiel avec l’arrivée de grands constructeurs, comme Stellantis (fabricant de la Citroën Ami) ou Renault, qui investissent massivement et «ont des coûts de production inférieurs parce qu’ils fabriquent hors d’Europe». Selon Ouest-France, 45 voitures sortaient chaque jour de l’usine vendéenne en 2023. Un chiffre tombé à 10 exemplaires par jour en 2024. En 2023, le groupe avait réalisé 2 millions d’euros de bénéfices pour un chiffre d’affaires de 187 millions d’euros.

D’après le journal économique la Tribune, une grande partie des salariés du site de Boufféré sont au chômage partiel depuis le début de la semaine. Gilles Chaillou, délégué syndical CFDT pour le groupe Ligier, cité par le journal, évoque un «abattement, côté salariés» : «Nous nous attendions à une mauvaise nouvelle, mais pas à une fermeture.» Le représentant du personnel, magasinier et cariste, estime aussi qu’«au-delà de la concurrence, il y a eu des erreurs stratégiques» de la part de la direction du groupe. «Nous avons sorti notre nouvelle voiture Myli, en 2023, de manière beaucoup trop précipitée. Il fallait répondre à la forte demande, mais nous n’étions pas au point au niveau qualité, cela a porté préjudice à la marque», affirme le syndicaliste auprès de la Tribune.

Pour le moment, Ligier prévoit de maintenir une présence en Vendée avec des services administratifs et proposera aux salariés de Montaigu-Boufféré qui le souhaitent de rejoindre le site d’Abrest. «Il y aura de la création de postes à Abrest, notre objectif n’est pas de baisser notre nombre de salariés dans le groupe», a assuré François Ligier à Ouest-France.