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Pertes

Société Générale accuse une perte de 1,5 milliard d’euros due à son départ de Russie

La cession en mai dernier de sa filiale russe, Rosbank, a eu un impact sur le compte de résultats de la banque française. Son dirigeant Frédéric Oudéa estime pour autant «avoir su gérer» cette sortie de Russie.
Rosbank PJSC, une unité du groupe Société Générale, à Moscou, en Russie, le mardi 22 février 2022. (Andrey Rudakov/Bloomberg. Getty Images)
publié le 3 août 2022 à 12h47

Société Générale avait vu juste. En mai dernier, la banque française avait annoncé que la cession de sa filiale russe, Rosbank, se traduirait par une perte nette d’environ 3,2 milliards d’euros dans son compte de résultats au deuxième trimestre. Confirmation ce mercredi, à l’occasion de sa publication. Le groupe bancaire accuse une perte nette de 1,5 milliard d’euros pour la période allant d’avril à juin. Son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires, s’élève lui à 7 milliards sur cette même période, en hausse de 12,8 % sur un an. Sans tenir compte de l’impact russe, le résultat de la banque s’élève à +1,5 milliard d’euros. Soit davantage qu’au deuxième trimestre 2021.

Pour son directeur général Frédéric Oudéa, le deuxième trimestre 2022 «conclut deux ans d’intense et disciplinée exécution de nos différents projets stratégiques». Le dirigeant met en avant la résilience du modèle d’affaires et la transformation des métiers «pour accompagner l’évolution des besoins» de la clientèle.

«Nous avons su gérer notre sortie des activités russes»

La banque de détail en France, rassemblant notamment les réseaux d’agences Société Générale et Crédit du Nord amenés à fusionner à partir de l’an prochain, affiche une progression de son produit net bancaire de 8,5 % sur un an. Les réseaux de banque de détail à l’international, groupés avec l’assurance et des services spécialisés, voient leur PNB grimper de 15,8 % sur un an. La banque de financement et d’investissement, dernier tiers du revenu de la Société Générale, progresse quant à elle de 18,3 %.

Les déboires russes de la banque aux 9 millions de clients en France n’ont donc pas tant affecté son activité selon son dirigeant. «Nous avons su gérer notre sortie des activités russes […] sans handicaper les développements stratégiques du Groupe», déclare Frédéric Oudéa dans un communiqué. Rosbank dont Société Générale était actionnaire majoritaire était tout de même un poids lourd bancaire : deux millions de clients actifs, 12 000 salariés et 230 agences à travers la Russie. Elle a été cédée à Interros, un fonds d’investissement créé par un oligarque proche de Vladimir Poutine, Vladimir Potanine.