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Ruissellement

Société générale : malgré sa débâcle russe, la banque engrange 2 milliards d’euros de bénéfices

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
La troisième plus grande banque française a vu son chiffre d’affaires fortement progresser en 2022. Mais en raison de la cession précipitée de sa filiale russe Rosbank, son résultat net est trois fois moins élevé que son record atteint en 2021.
Le siège de la «Soc Gen» à la Défense, près de Paris. (Benoit Tessier/REUTERS)
publié le 8 février 2023 à 11h11

Au lendemain de profits records annoncés par la BNP Paribas, la Société générale clôt une année 2022 atypique marquée par son départ en catastrophe de Russie avec un chiffre d’affaires en croissance mais un bénéfice net en baisse. Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d’affaires, a fait mieux que résister puisqu’il s’est établi l’an dernier à 28,06 milliards d’euros, en hausse de 8,8 % sur un an.

Le bénéfice net ne suit pas la même dynamique, s’établissant à 2,02 milliards d’euros. Il a été quasiment divisé par trois, après avoir atteint un record en 2021 à 5,6 milliards d’euros. Un chiffre qui aurait été égalé sans la guerre en Ukraine, explique la direction de la banque, qui a dû céder sa filiale russe Rosbank provoquant une perte comptable de 3,3 milliards d’euros.

Les actionnaires bien traités

Malgré tout, la banque prévoit un plan de distribution particulièrement généreux pour les actionnaires : 90 % du résultat net publié leur sera reversé. Elle prend soin d’eux car le cours de Bourse est un des chantiers phares pour Société générale. Sa valorisation oscille entre 20 et 25 milliards d’euros, trois fois moins que sa concurrente de toujours BNP Paribas.

Dans le détail, les activités de banque de détail en France ont généré un bénéfice net en retrait de 6,8 %, à 1,45 milliard d’euros. La banque est engagée dans un plan de transformation massif de ses réseaux d’agences : elle a réuni depuis le 1er janvier Société générale et Crédit du Nord sous une même bannière rouge et noire, SG.

En revanche, cette activité (groupée avec l’assurance et des services spécialisés) a bien fonctionné à l’international, progressant en bénéfice de 14,1 % à 2,38 milliards d’euros. Les métiers de banque de financement et d’investissement sont également en croissance, de 20,3 % en bénéfice net à 2,43 milliards d’euros.

Le coût du risque, ces sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, a été multiplié par près de 2,4 l’an dernier pour atteindre 1,65 milliard d’euros. Enfin, le ratio de fonds propres durs, indicateur clé de solidité des acteurs bancaires, s’élève à 13,5 %, au-dessus des exigences réglementaires.

Côté banque en ligne, sa filiale Boursorama s’est étoffée l’an dernier de 1,4 million de clients, parvenant à un total de 4,7 millions, porté par un accord avec la banque néerlandaise ING, qui a choisi de se recentrer en France sur les métiers de financement et d’investissement.