Une cuvée exécrable. Le millésime 2024 des soldes va laisser un goût amer aux commerçants qui, rituellement, cassent leurs prix durant quatre semaines en début d’année, afin d’écouler leurs stocks. L’opération est visiblement de moins en moins attractive, si l’on en juge par la baisse de 6% des ventes observée par l’Alliance du commerce. Cette association regroupe 80 enseignes de vêtement ou d’équipement de la personne, que les Français retrouvent dans la plupart des centres-villes. Certes, la désaffection pourrait apparaître comme le fruit d’un mauvais timing : l’opération a débuté tôt cette année et la clémence des températures n’incite pas à se précipiter sur les pulls et manteaux à moins 50%. La tendance semble néanmoins plus profonde et bouscule sérieusement l’acte même de franchir la porte d’un magasin.
Flavien Neuvy dirige depuis plus d’une décennie l’Observatoire de la consommation de la société de crédit Cetelem. Il ausculte de saison en saison les habitudes du client. Premier constat, le consommateur est pressé. «Nous vivons désormais dans une société du “dépêche-toi”. Le temps disponible pour visiter les magasins est moins important». Ce que constatent aussi les dirigeants des grandes enseignes. Stéphane Collaert a été le propriétaire des réseaux de magasins de chaussures Minelli et San Marina. En 2022, «nous avons constaté en boutique des baisses de fréquentation de 10 à 20%, un temps compensées par les ventes internet, mais qui se sont rapidement tassée