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Industrie verte

Sous pression des lobbys et de Bercy, les parlementaires abandonnent le «Say on Climate»

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Voté en juillet contre l’avis du gouvernement, ce dispositif devait contraindre les entreprises cotées en Bourse à consulter leurs actionnaires sur leur «stratégie climatique». Il ne figurera pas dans la version finale du projet de loi industrie verte votée ce mardi 10 octobre à l’Assemblée.
A l'Assemblée nationale, le 10 octobre. (GONZALO FUENTES/REUTERS)
publié le 10 octobre 2023 à 16h33

«C’était un moment d’euphorie collective avant les vacances d’été. On venait de fêter l’anniversaire d’un élu à la buvette de l’Assemblée, et certains étaient joyeusement pompettes, ce qui explique ce dérapage incontrôlé.» Voilà comment un parlementaire du camp présidentiel nous décrit – et justifie – la séquence du 21 juillet. Ce jour-là, un amendement déposé sur l’article 9 du projet de loi industrie verte par le député Renaissance des Français établis hors de France, Alexandre Holroyd, est adopté dans l’hémicycle. Contre l’avis de l’exécutif, et avec l’appui de toute la gauche, d’une partie des députés Les Républicains et de la majorité.

Il s’agit du «Say on Climate», un dispositif qui doit contraindre les entreprises cotées en Bourse à consulter leurs actionnaires sur leur plan de «stratégie climatique». Défendue de longue date par des ONG comme les Amis de la Terre ou Reclaim Finance, cette mesure oblige les organisations concernées à faire voter leurs investisseurs tous les trois ans sur ce qu’ils comptent faire pour lutter contre le réchauffement climatique, et tous les ans pour faire le bilan de l’action menée en la matière. Alexandre Holroyd ne découvre pas le sujet. Le député macroniste était déjà l’auteur d’un rapport sur la finance durable en 2020, élaboré notamment avec le Forum pour l’investis