Fin du premier acte dans la bagarre autour de l’attribution de la concession pour la gestion du stade de France. Un contrat qui, outre son prestige, avec des rencontres sportives de haut niveau et des concerts emblématiques, pèse près de 2,5 milliards euros de chiffre d’affaires. Jeudi 6 février, dans la soirée, le tribunal administratif de Montreuil a rejeté le recours en référé lancé par le consortium Vinci-Bouygues, qui exploite cette infrastructure depuis trente ans et s’est porté candidat à sa reconduction, mais l’Etat a choisi d’entrer en négociations exclusives avec la société GL Events. Les juges ont estimé que les arguments soulevés par les actuels gestionnaires, portant sur l’appréciation par l’Etat des capacités techniques et financières de GL Events ou la manière dont les fédérations sportives sont amenées à négocier leur présence dans le stade, ne sont pas recevables. De ce fait, il a donc rejeté le recours. Ni Vinci-Bouygues, ni l’Etat, ni GL Events n’ont accepté de commenter cette décision.
Possibilité de faire appel devant le Conseil d’Etat
Fin du match ? Pas si sûr. Le consortium Vinci-Bouygues peut décider de faire appel de la décision du tribunal administratif de Montreuil devant le Conseil d’Etat, qui examinerait alors le sujet d’ici quelques semaines. Ce recours ne serait cependant pas suspensif. Ce qui signifie que le groupe GL Events poursuivra ses discussions durant les prochaines semaines. Charge à lui de trouver un accord avec la Fédération nationale de football et celle de rugby de manière à bâtir un accord qui permette d’équilibrer un budget avec la location du stade pour un nombre de matchs convenu à l’avance. Dans cette hypothèse un nouveau contrat devra être signé avec l’Etat avant le mois d’août 2025, date de la fin de la concession actuelle.
Si les négociations aboutissent, alors GL Events sera désigné comme l’exploitant du stade pour les trente prochaines années. Toutefois, le consortium Vinci-Bouygues pourrait décider d’attaquer à nouveau l’Etat devant une juridiction administrative. Cette fois-ci, la légalité de l’acte par lequel l’Etat confie la gestion du stade à GL Events serait examinée. Dans ce cas, la procédure pourrait durer plusieurs années et prendre la forme d’une discipline qui n’a pas encore droit de citer dans cette enceinte de 80 000 spectateurs : le marathon… judiciaire.