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Interview

Start-up françaises : «Le problème n’est pas de subventionner les entreprises, mais d’être sûr que l’argent est bien utilisé»

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Le sénateur socialiste Rémi Cardon insiste sur la nécessité de mieux cibler l’attribution des fonds publics afin de subventionner les start-up qui respectent des critères sociaux et environnementaux.
Au salon Vivatech porte de Versailles à Paris, le 22 mai 2024. Porte de Versailles. (Denis Allard/Libération)
publié le 23 janvier 2025 à 7h37

Alors que les investissements privés ralentissent, l’injection de fonds publics dans les start-up fortement valorisées interpelle. La Banque publique d’investissement, Bpifrance, estime que ses financements représentent entre 10 % et 15 % du total des montants levés par l’écosystème sur la période 2013-2023. Pour le sénateur socialiste Rémi Cardon, auteur d’un manifeste pour une «French Tech populaire» publié en juillet, l’argent de l’Etat doit aller majoritairement aux entreprises qui en ont le plus besoin et qui proposent une innovation de rupture.

Bpifrance a injecté des millions d’euros dans des start-up qui auraient pourtant pu facilement lever des fonds auprès d’investisseurs privés classiques. Etait-ce justifié ?

On peut clairement se poser la question de l’efficacité de notre politique d’aide aux entreprises. Selon un rapport de France Stratégie, un euro de dépense fiscale par le biais du crédit d’impôt recherche suscite à peine 0,40 euro de dépense supplémentaire dans les grandes entreprises. A l’inverse, le multiplicateur peut atteindre 1,4 dans les petites entreprises et 1 dans les moyennes entreprises. Notre aveuglement à soutenir les grandes entreprises quoi qu’il arrive et notre négligence sur la réelle efficacité de ces aides en matière de productivité et d’emploi en France nous conduisent aujourd’hui à devoir être plus fermes en la matière. Il faut être certain que les subventions sont suivies d’effets, c’est-à-dire que les entreprises répondent au cahie