Menu
Libération
Restauration

Start-up nation : à Big Mamma, le plat de macronie fait recette

Article réservé aux abonnés
Image soigneusement étudiée, succès rapide, audience urbaine… La chaîne de restauration italienne incarne l’idéal macronien de l’entreprenariat. Le ministre du Numérique et ancien conseiller du chef de l’Etat, Cédric O, en est même actionnaire minoritaire.
Enseigne du groupe, la Felicità est implantée au cœur de la Station F, incubateur de start-up parisien. (Jelena Stajic/Hans Lucas)
publié le 27 juillet 2021 à 20h38

Pas moins de trois ministres en exercice, pour une annonce mineure. Le 7 juillet, Franck Riester (Commerce extérieur), Marlène Schiappa (Citoyenneté) et Cédric O (Transition numérique) détaillaient à la presse un plan au libellé furieusement macroniste : «Welcome to la French Tech». Soit un ensemble de mesures devant faciliter le recrutement et l’arrivée en France de «talents» étrangers du numérique, au profit des jeunes entreprises formant le bataillon de la start-up nation chère au président de la République. Parmi elles, le renforcement du French Tech Visa, créé sous la mandature de François Hollande, le lancement d’un portail internet ou la mise en place d’un réseau d’accueil dans les préfectures.

Le lieu choisi pour l’événement n’a rien de fortuit. Le trio gouvernemental organise sa sauterie sur la terrasse de la Felicità, le gigantesque espace de restauration situé au sein de la Station F, à Paris. Détenue par Xavier Niel, le fondateur pro-Macron de l’opérateur télécom Free, cette ancienne halle industrielle, localisée près de la Bibliothèque nationale de France, a été requalifiée en immense incubateur de start-up – le plus grand au monde, selon sa propre revendication. Il a été inauguré par Emmanuel Macron en juin 2017, peu après son élection, en un geste symbolique qui devait poser les bases de son «nouveau monde» promis à la croissance, l’innovation, la richesse perpétuelles. Quatre ans plus tard, on se souvient surtout de sa prestation par une expressi