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Suppression de deux jours fériés : le gouvernement vise un rendement de 4,2 milliards d’euros dès 2026

Le gouvernement a bel et bien dans le viseur le lundi de Pâques et le 8 mai, selon le document d’orientation adressé samedi 9 août aux partenaires sociaux, même si ce choix n’est pas définitif. Il souhaite que les négociations se concluent d’ici le 30 septembre.
Le Premier ministre français François Bayrou, à Paris, le 14 juillet 2025. (Mohammed Badra/AFP)
publié le 10 août 2025 à 11h18

En plein milieu des vacances estivales, l’exécutif confirme la douloureuse. Selon le document d’orientation envoyé samedi 9 août aux partenaires sociaux, que l’AFP a consulté ce dimanche, il entend bel et bien «porter en projet de loi de finances pour 2026 une mesure de suppression du caractère férié de deux jours, le lundi de Pâques et le 8 mai», pour les salariés du privé et du public. Le choix des deux jours concernés peut encore être «discuté». Le gouvernement a confirmé qu’il vise, par cette mesure, un rendement de 4,2 milliards d’euros dès 2026 dans le budget de l’Etat.

Cette mesure avait été évoquée par le Premier ministre François Bayrou le 15 juillet, pour participer à l’effort budgétaire. La levée de boucliers avait été immédiate… mais n’a, pour le moment, pas fait reculer le gouvernement. Il invite les partenaires sociaux à lui faire savoir «d’ici au 1er septembre» s’ils souhaitent engager une négociation, qui devra le cas échéant se conclure «au plus tard le 30 septembre».

Modalités à préciser

Pour écarter tout doute sur le maintien d’une éventuelle différence entre ces deux ex-jours fériés et les autres, l’exécutif précise dans sa lettre d’orientation que «les salariés mensualisés et les agents publics ne seront pas rémunérés davantage pour ces nouvelles heures de travail». En contrepartie, «les employeurs du secteur privé s’acquitteront d’une contribution qui sera affectée au budget de l’Etat», un dispositif calqué sur celui de la journée de solidarité.

Les modalités de la mise en œuvre de cette mesure, présentée comme un levier pour augmenter le volume annuel de travail, produire davantage et renforcer la compétitivité économique de la France, doivent encore être précisées.

Ce document d’orientation a été envoyé aux partenaires sociaux en même temps que la «lettre de cadrage» sur l’assurance chômage. Cette feuille de route fixe le cadre de la négociation d’une nouvelle réforme et en précise ses orientations, notamment «modifier la durée minimale d’emploi et la période de référence nécessaire à l’ouverture d’un droit au chômage qui détermine la durée maximale d’indemnisation». Objectif : atteindre «2 à 2,5 milliards d’euros» d’économies par an de 2026 à 2029.