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Taux d’intérêt de la dette : la France risque-t-elle vraiment un scénario pire que la Grèce ?

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Les conditions d’emprunt de la France se sont très légèrement dégradées par rapport à ses voisins depuis la dissolution. Mais le coût en termes de finances publiques reste limité pour le moment.
publié le 10 octobre 2024 à 9h00

Les taux d’intérêt payés par l’Etat français pour financer sa lourde dette – 3 230 milliards d’euros, 112 % de son PIB – sont-ils entrés dans une spirale de hausse incontrôlable ? Certains s’en sont alarmés, à l’instar de Laurent Wauquiez, qui se déclarait inquiet, la semaine dernière, que la Grèce emprunte moins cher que la France. Ceci n’est cependant que très partiellement vrai et n’est pas inquiétant en tant que tel. Tout d’abord, il y a plusieurs taux. Les Etats lèvent régulièrement des capitaux sur les marchés, que ce soit pour renouveler leur dette arrivant à échéance ou en souscrire de nouvelles. Ces emprunts se font par le biais d’émissions de titres à plus ou moins longue échéance, allant d’un mois à trente ans. Ces titres de dettes, une fois émis, sont ensuite échangés sur les marchés.

En comparant les taux, qui montrent à quel taux chaque pays peut emprunter pour chaque type d’échéance, on s’aperçoit que le taux à cinq ans grec est effectivement légèrement inférieur au taux français. Mais les taux français à six ans et plus sont inférieurs. Or, le taux de référence sur les marchés est celui à dix ans, qui repré