Y aura-t-il une augmentation de la taxe sur le gaz ? Le gouvernement ne déposera pas d’amendement en ce sens, a tranché ce dimanche 13 octobre la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon sur BFMTV. Un nouveau démenti des propos tenus vendredi par Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique et de l’Energie, qui avait annoncé devant la presse «un amendement gouvernemental pour une hausse de la fiscalité sur les billets d’avion et sur le gaz» afin de «donner des signaux de prix cohérents entre solutions carbonées et solutions décarbonées». Elle s’était rapidement fait démentir par le ministre du Budget Laurent Saint-Martin samedi : pas question de relancer une controverse sur une hausse de taxe qui frapperait aussi les plus modestes.
Maud Bregeon a même évoqué un «arbitrage» du Premier ministre Michel Barnier sur cette question et expliqué que «cette taxe, la TICGN, a doublé en début d’année dernière. Si on augmentait à nouveau cette taxe début 2025, ce sont les Français qui paieraient de plein fouet l’augmentation de cette taxe, ce qui n’est pas le cas de l’électricité» dont la taxe va augmenter mais dont les prix ont baissé.
Chez Pannier-Runacher, on renvoie au dossier de presse du budget
Si la taxe sur l’électricité va fortement augmenter, le gaz, quoique moins vert, sera donc épargné. Motif invoqué par le porte-parole du gouvernement, l’acceptabilité : «La transition énergétique doit être acceptée et acceptable et ça ne peut pas passer par de l’argent qu’on irait chercher dans la poche des Français. Il y a 12 millions de Français qui se chauffent au gaz […] l’écologie punitive qui consiste à faire payer toujours davantage les gens, ce n’est pas la solution.»
Sujet enterré ? A voir, car le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher a de nouveau laissé planer le doute dimanche midi. Questionné par un journaliste dans la boucle presse du ministère de la Transition écologique, il a répondu que la discussion parlementaire «sera l’occasion d’aller plus loin pour verdir notre fiscalité, à la fois s’agissant de l’aviation et des énergies fossiles». Donc du gaz. Et fait valoir que «c’est ce qui est indiqué dans le dossier de presse du PLF [projet de lois de finances, ndlr]». Pas de rétractation, donc, de la part de la ministre, qui renvoie au débat parlementaire. Son cabinet rappelle aussi la motivation écologique du sujet, et répétant qu’«elle a insisté dans son propos liminaire de vendredi sur la nécessité de travailler sur les “niches fiscales brunes”».