On savait qu’Elon Musk prenait des décisions à l’emporte-pièce. L’adage est une nouvelle fois vérifié. Bloomberg annonce ce lundi que Tesla a commencé à réembaucher certains des 500 salariés de la division Supercharger que… Musk avait licenciés le mois dernier. Si Rebecca Tinucci, directrice du groupe Supercharger, n’est pas encore réintégrée, Max de Zegher, directeur de la facturation pour l’Amérique du Nord, serait déjà revenu, selon le média qui cite des sources proches du dossier. Une manière de réagir à la situation financière compliquée de la firme, mais qui avait suscité un tollé.

C’est une nouvelle étape dans le virage à 180 degrés réalisé par Elon Musk. «Nous devons être absolument intransigeants au sujet des effectifs et de la réduction des coûts», avait écrit le patron de Tesla, dans un mail interne, alors que «plus de 10 %» des 140 000 personnes qui travaillent pour la boîte à travers le monde allaient être virées. Après avoir licencié 500 personnes dans deux divisions, ce dernier avait indiqué que le rythme d’installation des chargeurs allait décroître afin de se concentrer davantage sur ceux qui existent déjà. Au vu des faiblesses qui résident encore dans le maillage actuel à travers le globe, les utilisateurs de voitures électriques avaient de quoi s’inquiéter. Et pas seulement ceux de la marque pionnière : les autres marques peuvent se brancher à une grande partie des bornes installées par Tesla.

Mais dans un message posté quelques jours plus tard sur son réseau social X, Musk s’était engagé vendredi à investir plus de 500 millions de dollars pour développer le réseau de Tesla cette année. Dans la foulée, un compte de la marque affirmait par ailleurs que «depuis 2012, la recharge est un pilier de la mission de Tesla, offrant une liberté de voyage fiable». Et d’assurer : «Les superchargers forment le plus grand réseau au monde, avec le capital et l’efficacité opérationnelle les plus élevés, et nous continuerons à maintenir et à développer le réseau.» De fait, le réseau de recharges installé par Tesla est l’un des plus fiables au monde et explique en partie le succès de l’entreprise.

Cette situation rappelle un autre retour en arrière de Musk face aux critiques engendrées par ses décisions : en 2019, narre Bloomberg, il avait annoncé la fermeture de la plupart de ses magasins afin de se concentrer sur les ventes en ligne. Dix jours plus tard – après que les propriétaires des locaux ont refusé de laisser l’entreprise résilier ses baux –, le PDG a annulé cette décision et augmenté les prix des véhicules. Les fans d’Elon Musk diront qu’il sait apprendre de ses erreurs. Les autres, qu’il prend des décisions avant de réfléchir à toutes les conséquences.