Après 48 heures de cacophonie au sommet de l’Etat, c’est l’explication de texte qui cache le «revirement», même si Bruno Le Maire refuse ce choix de mots. Face à la fin programmée de l’utilisation des tickets-restaurant pour acheter des denrées alimentaires, le gouvernement a annoncé renoncer à cette éventualité mardi. Et ce mercredi 15 novembre, Bruno Le Maire a même expliqué qu’il souhaitait réfléchir à l’extension de ces titres.
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«Au-delà de la prolongation pour un an» de cette utilisation dérogatoire, «est-ce qu’il ne faut pas utiliser le ticket-restaurant de manière plus globale pour l’achat des produits alimentaires ? Est-ce qu’il ne faut pas changer cette dénomination qui induit un peu en erreur ? Avec une seule obsession, que ça corresponde aux attentes des gens, a-t-il déclaré sur Europe 1 et CNews. Avant d’ajouter : «S’il faut engager une réforme plus en profondeur, je suis prêt à regarder cela avec Olivia Grégoire», la ministre des PME et du Commerce.
Le ministre de l’Economie a surtout précisé que ce choix d’arrêter la présente dérogation permettant l’utilisation des titres-restaurant pour acheter des produits alimentaires – pâtes, viandes, ou encore farine – au 31 décembre 2023 avait été «un choix du Sénat». Et que, face à la levée de boucliers, c’était en revanche «un choix du gouvernement» de le prolonger en 2024. Bruno Le Maire refuse catégoriquement de parler de rétropédalage. Pour lui, «il n’y a pas de revirement», balaye-t-il.
Le ministre souhaite que cette mesure puisse figurer dans le projet de loi de finances pour 2024 actuellement en discussion au Parlement, si cela est juridiquement possible ce que le gouvernement «est en train de vérifier». Dans tous les cas, ils seront totalement dématérialisés «avant 2026».
«Les bonnes idées, il faut les prolonger»
La veille, Olivia Grégoire avait déjà annoncé que la mesure en vigueur depuis août 2022 allait «continuer tout au long de l’année 2024». «Les bonnes idées, il faut les prolonger. Rien ne changera pour les Français», avait-elle insisté. Plusieurs parlementaires et nombre d’usagers s’étaient inquiétés ces derniers jours des restrictions à l’usage de ces titres.
La possibilité de payer des produits non consommables en supermarché avec les chèques resto était une dérogation entrée en vigueur en octobre 2022, afin d’améliorer le pouvoir d’achat des Français dans un contexte d’inflation galopante. Cette entorse au règlement était censée prendre fin au 1er janvier 2024.
Environ cinq millions de personnes bénéficient actuellement de ces titres.