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Alimentation

Titres-restaurant pour les produits alimentaires : Thierry Marx a la moutarde qui lui monte au nez

Le chef étoilé, président du premier syndicat de l’hôtellerie-restauration, demande à rencontrer la Première ministre, Elisabeth Borne, après l’annonce d’une prolongation de l’utilisation des titres-restaurant pour les achats alimentaires non directement consommables.
Thierry Marx, le 29 août 2022. (Emmanuel Dunand /AFP)
publié le 16 novembre 2023 à 19h14

Le rétropédalage du gouvernement sur les titres-restaurant, qui permet aux consommateurs de continuer à les utiliser ailleurs qu’au restau, est fort peu apprécié en cuisines. Le chef étoilé Thierry Marx, président du principal syndicat de l’hôtellerie-restauration, l’Umih, demande à être reçu «dans les meilleurs délais» par la Première ministre Elisabeth Borne. En cause, l’extension de la durée d’utilisation des titres pour tous types de produits alimentaires au-delà de 2024, qui concurrencent donc leur utilisation dans la restauration.

Instaurée en 2022, l’extension de l’utilisation des tickets-restaurants aux produits alimentaires non directement consommables (farine, pâtes, riz, œufs, poisson, viande…) devait initialement prendre fin en 2024… Avant un rétropédalage du gouvernement face à la levée de boucliers causée par la fin du dispositif.

«Il ne doit pas devenir un titre-Caddie»

Un «très mauvais signal à notre profession» estime Thierry Marx dans un communiqué : «Dans titre-restaurant, il y a «restaurant».» Il poursuit : «Ce titre doit rester une aide au déjeuner des salariés ne disposant pas de restaurant d’entreprise. Il ne doit pas devenir un titre-Caddie». L’opération représenterait un manque à gagner de 200 millions d’euros pour «nos restaurateurs» explique le chef étoilé. Il signale aussi une hausse de 6 % de la part de marché des titres-restaurant dans la grande distribution, contre une baisse de 3 % dans les restaurants.

C’est la ministre déléguée aux PME et au Commerce Olivia Grégoire qui lui a répondu. En marge d’un déplacement Indre-et-Loire, elle annonçait que le gouvernement est «et [restera] aux côtés des restaurateurs». Mais «il faut aussi entendre les Français. L’inflation alimentaire […] demeure assez élevée», et la possibilité de continuer à utiliser les titres-restaurant pour des achats alimentaires en tous genres «est une liberté de bon aloi» selon la ministre. «Il faut que les restaurateurs l’entendent et je ne doute pas que Thierry Marx l’entende.»

Dans son communiqué, le chef annonçait justement entendre les voix «qui s’expriment à propos de l’utilité de ce titre, en période d’inflation, pour faire ses courses au quotidien», alors que «l’inflation concerne tous les Français». Mais la hausse des prix «impacte aussi nos restaurateurs», d’après l’homme qui appelle le gouvernement à «concevoir un titre alimentation ou un chèque alimentaire pour lutter contre l’inflation et aider les plus défavorisés». Pour l’heure, le compromis qui contentera consommateurs et restaurateurs autour d’une seule formule de titre-restaurant n’est pas au menu.