Il y a dans cette prise de parole publique des phrases claires, nettes, précises. Comme celle-ci : «La transition énergétique a commencé mais ne progresse pas assez rapidement.» Ou encore : «Le scénario […] qui poursuit les tendances actuelles de transformation du système énergétique se traduit par une augmentation de la température supérieure à 3 °C d’ici à 2100 et n’est donc pas soutenable.»
Extraits de l’énième rapport d’une organisation écologiste ? Non, ils émanent d’un document publié ce mardi par TotalEnergies, le groupe pétrogazier français aux 281 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Baptisé «TotalEnergies Outlook 2023», il compile les prévisions de la multinationale sur le devenir du marché énergétique, établissant plusieurs scénarios en fonction de l’évolution possible de la demande mondiale et de la réponse en termes de production, intégrant les effets sur le climat.
La lecture de ce rapport, rédigé par l’équipe de la solide directrice générale «Strategy & Sustainibility» de la compagnie, la Franco-Danoise Helle Kristoffersen, offre un tableau passionnant, eu égard à la masse de données qu’il contient. Mais elle s’avère aussi stupéfiante, en ce qu’elle ré