Menu
Libération
Reportage

Transport maritime : à Saint-Malo, l’arrivée de l’armateur danois DFDS inquiète les salariés de Condor Ferries

Article réservé aux abonnés
L’attribution de la liaison entre Saint-Malo et Jersey à la compagnie danoise, validée par le tribunal jersiais le 6 janvier, crée des remous dans la cité bretonne malgré la loi pour lutter contre le dumping social dans la Manche, et met à mal soixante années de présence de Condor Ferries.
Un ferry DFDS arrive au port de Douvres, dans le sud-est de l'Angleterre, le 13 janvier 2025. (Ben Stansall/AFP)
par Manon Boquen
publié le 11 février 2025 à 20h47

L’annonce a fait grand bruit en décembre sur les quais de la cité corsaire. DFDS, géant danois du transport en mer, a remporté l’appel d’offres du gouvernement jersiais pour effectuer la desserte maritime de l’île anglo-normande. Finies les liaisons vers Jersey pour Condor Ferries, filiale de Britanny Ferries, qui assurait les traversées entre l’île, la France, Guernesey et l’Angleterre depuis soixante ans. Ne resteront pour la société bretonne que ses trajets pour Guernesey. Côté malouin, la décision alimente les inquiétudes. Les deux tiers du trafic de Condor Ferries dépendaient de la liaison avec Jersey. Alors, les responsables syndicaux, comme Thierry Le Guével, secrétaire général de l’Union fédérale maritime CFDT, craignent pour la suite : «Nous avons peur de la guerre ouverte entre les deux compagnies.»

Le combat a commencé, puisque Condor Ferries va devoir se séparer de deux de ses cinq bateaux en raison de la baisse de ses rotations. Et donc de personnel. «Une partie des équipages va perdre son emploi. Le processus de licenciement est en cours», relate un salarié, qui préfère rester anonyme. Les conditions de départ sont en discussion, mais déjà la crainte que certains marins soient exclus du plan de licenciement du fait de leur nationalité britannique est présente parmi les concernés. Contactée, la compagnie n’a pas répondu.

«Variable d’ajustement»

A cette